Fin du séjour à l’hôpital, cap sur la rééducation
J’ai passé tout le mois d’août à l’hôpital Mes premiers pas vers l’indépendance
Maintenant place au centre de rééducation.
Ma mère a vidé ma chambre, pourtant bien décorée : elle a décroché les cartes postales scotchées sur mon armoire, rangé les peluches posées sur le radiateur, plié mes vêtements et les a mis dans ma valise…
Quelques soignants me disent au revoir et me souhaitent un bon rétablissement. Certains sont émus. Je ressens un mélange étrange de tristesse et d’impatience : un chapitre se ferme, un autre s’ouvre.
Arrivée en ambulance et premières impressions
Le jour J est enfin arrivé. Le transport en ambulance se passe bien. J’arrive à 11h30… mais l’accueil des nouveaux patients ne commence qu’à 14h.
Direction le bureau des admissions. La secrétaire me prend en photo avec une webcam — pas très flatteuse. Elle coupe le bracelet de l’ancien hôpital et m’en met un nouveau, glissant l’ancien dans la poche de ma veste… que je ne retrouverai jamais. Dommage, je voulais tous les garder en souvenir.
Installation dans ma chambre
Je monte en ascenseur jusqu’au premier étage, chambre 25. J’y découvre un lit médicalisé, une télé suspendue, une armoire, une table de nuit sur roulettes, un fauteuil roulant, une table adaptable, des murs bleu canard, une salle de bain, et une grande baie vitrée donnant sur un patio. Les ambulanciers déposent mes affaires, installent la sonnette à portée de main, puis repartent : « On prévient les soignants de votre arrivée. Bonne journée. »
Je reste seule, allongée, face à l’horloge. Le temps passe… et personne ne vient.
Une diététicienne, un plateau, et beaucoup de solitude
Vers 13h30, une femme entre. Blouse blanche, cheveux noirs détachés, lunettes noires, porte-vues en main : c’est la diététicienne. Elle me pose quelques questions : — Que prenez-vous au petit-déjeuner ? — Des allergies ? — Des aliments que vous n’aimez pas ?
Peu après 14h, une infirmière blonde, cheveux bouclés, lunettes, arrive avec un plateau : un yaourt et deux compotes. « Bonjour, vous avez peut-être faim. Vous êtes arrivée trop tôt, normalement on accueille les nouvelles à partir de 14h, donc on n’avait pas prévu de plateau pour vous. »
Elle me fait manger et me pose quelques questions pour apprendre à me connaître.
Je me retrouve à nouveau seule, à fixer le plafond. Heureusement, ma mère arrive me rendre visite. Quel soulagement !
Rencontres médicales : kiné, ergo, médecin
Trois soignants font ensuite leur entrée : un grand homme barbu en tenue blanche et orange ; une femme aux beaux yeux verts, cheveux en bataille, et une autre grande, aux longs cheveux ondulés, en tenue blanche et bleu foncé. Ce sont une kiné, une ergothérapeute et le cadre des ergos. Ce sont les deux femmes qui m’accompagneront durant mon séjour.
Ils me posent des questions, puis me font asseoir au bord du lit pour tester mon équilibre. Ils prennent les mesures de mes jambes et de mon bassin pour trouver un fauteuil électrique adapté à ma morphologie.
En fin d’après-midi, je rencontre mon médecin. Tout le long de l’entretien, je pleure. Ce changement d’univers, ces nouvelles règles, ce planning inconnu… C’est trop d’un coup.
La visite qui fait du bien
Mon frère veut m’appeler, mais je n’ai pas la force. Il passe finalement me voir après le travail. Avec ma mère, ils m’aident à manger. On rigole bien. Ça me fait un bien fou.
Mais l’heure de leur départ arrive… et c’est dur.
Ma première nuit au centre
Je suis installée dans mon lit, télé-réalité en fond, téléphone sur la table adaptable. Je traîne sur mon tel, mais le wifi est mauvais.
Ma voisine met la télé très fort et crie dès qu’on la manipule. J’ai dû demander à ce qu’on ferme ma porte.
Un peu de douceur avec les soignants de nuit
Les soignants de nuit sont bienveillants. L’infirmière me propose un calmant pour la nuit, au cas où. Vers 23h, je sonne pour qu’on vienne éteindre la télé et mon téléphone. En attendant, j’envoie à ma mère notre traditionnel message de bonne nuit : « je t’aime fort jusqu’au ciel ».
Un réveil difficile et une matinée longue
À 6h30, on me réveille pour une prise de sang. Difficile, le réveil…
À 8h, l’ASH m’apporte le petit-déjeuner mais sans m’installer. Je dois sonner pour qu’un soignant vienne m’aider. On me fait la toilette au lit. Je demande le gant pour pouvoir faire seule le haut et le visage. Ensuite, je reste dans le lit. On me sort mon enceinte, on m’installe mon téléphone : ma matinée se passe entre musique et téléphone. Le temps est long…
Ce premier jour n’a pas été simple, mais j’ai senti un début d’adaptation.
J’espère que les prochains jours seront plus doux…
Coucou la belle
Tous ces changements subis, encaissés et durs ne t’ont ni enlevé ta niaque ni ton sourire et bien sûr que tu as versé des larmes… qui ne l’aurait pas fait… c’est un droit de pleurer pour tout un chacun !!!
Et quelle union sacrée toi, ta maman et ton frère 🥰
Tu devrais écrire un livre (je ne dis pas ça en l’air…), tes récits sont précieux et peuvent remonter le moral de tant de gens, handicapés ou non…
Courage et bisous la warrior 🥰
Oui j’ai toujours tout fait pour garder le sourire ! J’y réfléchis pour écrire un livre, tu n’es pas la première à m’en parler 🙃 des bisous 😘
Ma petite Laura, que de progrès durant toutes ces années !!! Je me souviens la première fois que je t’ai vue dans ce centre au mois d’octobre, j’étais triste pour toi et en même temps impressionnée par ton mental. Un grand bravo à toi et aussi à ta maman, vous êtes des battantes, je vous aime très fort.
Merci beaucoup, on t’aime 😘