👈🏼 La réanimation #1


Quelques anecdotes pendant mon séjour

Je n’avais aucune notion du temps : pas de pendule, pas de téléphone, l’heure était marquée sur l’écran de l’appareil de surveillance à ma gauche mais je n’arrivais pas à voir… Alors c’était la lumière du jour qui m’aidait. Tous les après-midi, je voyais une petite mamie aux baskets blanches à paillettes qui passait devant ma porte de chambre. C’était elle, mon repère, les visites ouvraient à 14h donc je savais que ma famille n’allait pas tarder à arriver !

Le cinquième jour, je me demande quelle voiture je vais m’acheter en sortant de l’hôpital !

Quand j’aperçois mes poils qui ont bien repoussés sur mes jambes, je sors « Oulah c’est moche, je n’ose pas imaginer la touffe sur mon triangle des Bermudes ! »

Lors de ma toilette du matin, ils me changent les draps, sauf que ce jour là, il n’y avait plus assez de draps… Tu te demandes comment ils ont fait ? Bah ils m’ont mis une taie d’oreiller sur le haut de mon corps et une sur le bas !! Bien sûr, je suis dénudée en dessous, à tout moment je bouge et hop journée portes ouvertes 😂


Les soignants 

Un des soignants est supporter du PSG, il avait un bonnet bleu et était tout le temps de bonne humeur. Il venait souvent me faire manger, il chantait dans les couloirs aussi. Il disait qu’il allait « me convertir » et me sortait « ici, c’est ? », je répondais « Clichy ! ». Il a osé accrocher une image du PSG au milieu des photos de famille en face de mon lit quand même ! On rigolait bien tous les deux.

Une soignante avait la même voix que ma marraine, ce qui m’a perturbé quand elle est arrivée pour s’occuper de moi. Elle me chouchoutait et m’a ramené deux élastiques (un rose et un jaune) pour me coiffer, qu’elle a piqué à sa fille, ainsi qu’une crème pour les mains, qu’elle appliquait avec douceur. D’ailleurs mon départ nous a fait un petit pincement au cœur…

J’ai eu un scanner de contrôle à faire. Un médecin interne est venu me chercher, il m’emmène en lit avec tout le matériel : perfusions, seringues électriques et une bouteille d’oxygène et nous voilà partis direction le sous-sol pour le scanner. Une fois fini, nous sortons de l’ascenseur en face de la cafétéria de l’hôpital, je vois que nous ne prenons pas dans la même direction qu’à l’aller. En fait, il m’a emmené dehors au soleil, alors certes, c’était que 10 minutes mais si tu savais le bien que ça m’a fait. J’étais enfermée entre quatre murs depuis 7 jours !!

Un soignant, assez grand, avait des grosses mains : je n’aurais pas aimé qu’il me mette une baffe. Quand il me donnait à manger, il me donnait des sacrées pelletées !

Un de mes pneumologues faisait son tour du soir pendant que je regardais tranquillement les Jeux Olympiques. Il regarde mon dossier puis me lance un sujet sur les JO et nous en avons discuté pendant plus d’une heure ! Au bout d’un moment, il me dit « je vais peut-être vous laisser dormir et continuer mon tour ». J’étais contente, je ne voulais pas qu’il parte, j’étais bien à papoter avec lui, ça m’occupait 😅

 

Moins sympathique

J’ai eu des problèmes respiratoires suite au choc lors de mon accident donc je désaturais régulièrement ce qui faisait sonner la machine. Dans ces moments-là, j’avais trop de sécrétions pulmonaires, il fallait les aspirer. Pour cela, les infirmiers devaient passer une sonde par mon nez et descendre dans ma gorge. Ce n’est pas du tout agréable, j’avais des hauts de cœur carrément ! Un soir, je désature, un infirmier arrive dans ma chambre pour me faire le « protocole ». Il n’a pas été doux, j’avais envie de vomir mais il n’en avait rien à faire ! Les larmes coulaient toutes seules… Le lendemain, j’ai tout raconté à ma mère qui a été en parler avec les médecins et je n’ai pas eu de nouveau à faire à lui 😁 Lorsqu’il passait devant ma chambre, il me regardait super mal !


Les patients

Un monsieur dans la chambre à droite de la mienne n’arrêtait pas de se débrancher et de sortir de son lit pour aller dans le couloir. Je ne le voyais pas et heureusement mais apparemment il enlevait sa blouse d’hôpital et sortait tout nu dans le couloir. Il faisait  sonner toutes les alarmes puisqu’il débranchait tout, c’était insupportable tout ce vacarme ! En réanimation, au niveau des fenêtres entre les chambres et celles donnant sur le couloir, il y a des stores vénitiens.
Les soignants avaient ouvert légèrement celui entre sa chambre et la mienne pour que je le « surveille », j’avais peur qu’il me voie ou qu’il rentre dans ma chambre ! Finalement, de mon lit je ne voyais rien de ce qu’il se passait de l’autre côté.

Dans la chambre située à gauche de la mienne, une personne est décédée. Normalement deux personnes maximum sont autorisées dans les chambres et interdiction aux enfants de moins de 12 ans. Ce soir là vers 21h, ils étaient au moins 6 avec 2 enfants plutôt jeunes. Aux alentours de 23h, la famille part et un brancard avec un drap blanc passe devant ma chambre quelques minutes plus tard. Puis le personnel soignant a commencé le nettoyage et désinfection de la pièce à 00h, ils ont fait un bazar ! Impossible de dormir…

 

👉🏼 La réanimation #3

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6 Comments

  1. Dès la réanimation, tu as fais preuve d’une énergie et d’une force incroyables! Tu n’as pas lâché ton sourire ni ton humour. Tu m’as bouleversée, tout simplement. Et très vite, c’est toi qui as donné à ton entourage la force d’affronter cette épreuve.
    Tu es exceptionnelle.

    1. C’est adorable, merci à toi d’être à mes côtés depuis le début 🥰

  2. Dominique SAUVAN

    Si seulement ce que tu écris pouvais êtres lu par certaines personnes ce serait une belle leçon de vie. Tu nous fais revivre l’épreuve que tu a vécu après ton accident avec tellement d’humour !!!!!!
    Tout ce que tu écris est très touchant.

  3. 🥰🥰🥰😅

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