Comment j’ai décidé de prendre mon handicap ?

Mon point de vue

Lorsqu’on est avec les personnes qu’il faut, on a l’humeur qu’il faut et que le soleil est présent. Le handicap, on l’oublie presque. Quand tout va bien, le handicap ce n’est pas grave, on s’adapte, pas le choix.

Je ne suis pas plus un exemple qu’un autre handicapé sous prétexte que l’on me trouve « courageuse » de vivre avec des roues plutôt que des jambes. J’ai l’air d’une battante qui arrive à faire plus ou moins tout ce qu’elle veut, fauteuil ou pas fauteuil. Mais ce n’est pas toujours comme ça… Qui est heureux chaque heure de chaque jour de chaque année de sa vie ? Qui n’a jamais pleuré, crié, craqué ou perdu pieds rien qu’un instant ? Personne.

Un coloc qui déchire

Je ne cherche pas à dépasser quoi que ce soit.  Je cohabite avec mon handicap, comme je peux. Je n’ai pas de recette pour ça. Il y a des jours, des périodes où cette cohabitation se fait plus naturellement que d’autres. Parfois, j’en ai marre de ce colocataire qui est toujours dans mes pattes. Je rêve d’avoir la paix, d’avoir un peu de répit. Mais je ne peux pas le mettre à la porte. Alors plutôt que de perdre mon énergie à batailler contre lui, je préfère l’accepter comme il est.

Je ne vois pas où pourrait être la joie à lutter contre une chose sur laquelle on n’a pas de prise. Je n’ai pas de douleurs. Je suis entourée par une famille et des amis aimants. J’ai accès à des soins quand cela est nécessaire. Mon handicap reste confortable comparé à d’autres situations de handicap !

Un choix !

Je me suis permise de choisir de transformer mon accident en un début plutôt qu’une fin. Je me suis permise de choisir la joie plutôt que le désespoir. Et j’espère qu’en l’écrivant je donnerai envie à d’autres personnes de le prendre ainsi !

Je ne suis pas une superbe héroïne. Je ne dépasse rien. Je vis avec.